P comme…POTTIÉ ou POTIEZ ?

Dans l’article précédent (O Comme Orthographe), j’évoquais le fait que l’orthographe des noms de famille connaissait des variations au cours des années et des actes. En voici un bel exemple.

Dans ma généalogie, j’ai une soixantaine de parents portant le nom de « POTTIÉ ». La grand-mère de ma grand-mère s’appelait Thérèse Catherine Jeanne POTTIÉ. Née en 1838 à Bruges en Belgique, elle était dentellière.

En effectuant des recherches autour de cette aïeule, j’ai rencontré ce nom écrit avec un seul « T » ou Deux « T », se terminant en « IÉ » ou « IER » ou encore « IEZ ». J’ai même le nom  « POTTY ».

Nom simple et bien français me semblait-il, il se rapporte selon GENEANET au métier de potier. Il est porté principalement dans la région du Nord, puis en Belgique et ensuite à Paris, dans la Marne et en Vendée etc.  

Selon « LA REVUE FRANCAISE DE GENEALOGIE » (Potier | La Revue française de Généalogie), il connait comme variante en Europe Töpfer, Hafner (Allemagne), Pottié, Potty, Pottiaux, de Potter… (Belgique et Pays-Bas) ; Pott, Potter (Angleterre), comme Harry Potter, héros de fiction de l’auteure britannique J. K. Rowling, Alfaro (Espagne)

Un généalogiste a accompli un travail de recherches remarquable sur les POTTER-POTTIER-POTTERE avec le préfixe « DE » quelquefois.

Famille de Pottère Potter Pottier (généalogie) – Geneanet

En ce qui concerne ma généalogie, mon plus lointain ancêtre portant ce nom est Egidius POTTIE, né en 1698 à Gullegem, près de Courtrai en Belgique.

SOURCE: https://agatha.arch.be/

Il s’est marié dans cette même ville en 1722 avec Maria Catharina SCHEEMAECKER.

Source du relevé : CHGW Genealo 59-62-B , disponible sur FILAE. Merci à cette association de nous faciliter le travail de recherches. Projet Genealo – Généalogie dans le Nord, Pas-de-Calais, Aisne, Somme et Belgique

O comme… Orthographe 

Image par Gerd Altmann de Pixabay

L’orthographe des noms de familles n’est pas constante au fil des années. Il faut dire que le livret de famille, qui a fixé l’orthographe des patronymes a été créé en 1877.

Auparavant, lors de la déclaration de naissance d’un enfant ou lors d’un mariage, les informations nécessaires à la rédaction des actes se transmettaient oralement. L’officier de l’Etat civil ou le prêtre écrivait ainsi ce qu’il entendait, avec encore plus de difficultés de compréhension en cas d’accent régional ou étranger. Nos ancêtres ne sachant pas tous lire et écrire, ils étaient dans l’incapacité de corriger ses écrits.

Même au sein d’une même famille, l’orthographe du patronyme pouvait varié. Lors du mariage de mon arrière-grand-père Alfred DE GEITERE, son frère en tant que témoin a signé DE GEETER.

Dans la rédaction d’un acte de naissance, l’employé de la mairie a déclaré l’enfant au nom de RIGAUT et de père RIGAULT.   

Toutes ses variantes ne facilitent pas les recherches généalogiques.

De plus, lors de l’indexation des actes, démarche qui facilite grandement nos recherches informatiques, à la lecture du nom une autre erreur peut être commise. Soit le document est tâché, l’encre a palie ou une lettre peut être mal interprétée.

Sur les moteurs de recherches des logiciels de généalogie, il ne faut donc pas hésiter à élargir nos recherches en tenant compte des variantes possibles. Sur certains sites, comme filae par exemple, il est possible d’utiliser des caractères dit joker comme « * » ou « ? ».  Ainsi, pour des recherches sur le nom « RIGAUT/RIGAULT », je recherche « RIGA* ou « RIGAU ? », pour obtenir toutes les combinaisons possibles.

M comme… Marin

Carte postale : vieux marin pêcheur, 1982 source pinterest.

Parmi mes ancêtres, certains exercent un métier dans la marine.

L’un d’entre eux, Jacques LECRIVAIN, né en 1834 à Cherbourg, était infirmier de la marine. Il est décédé à l’âge de 38 ans à son domicile.

Son beau-fils, Eugène LEFILLEUL, né en 1857 à Geffosses (MANCHE) est marin à bord de « LA SERIEUSE », selon son acte de mariage.  

En 1666, est mis en place le registre des matricules des gens de mer. Toutes personnes travaillant dans la marine, que ce soit pour le commerce, la pêche, dans les ports ou sur les chantiers, militaires doivent dès leurs 18 ans être inscrites sur ce registre. La matricule retrace le parcours d’un individu.

Sur le site des Archives Départementales de la Manche, j’ai retrouvé celle de mon lointain parent : Eugène LEFILLEUL. (Rubriques Rechercher/registres matricules militaires/livrets maritimes).  

Malheureusement pour moi, mon parent n’a pas eu un parcours remarquable en tant que marin. C’est la page « Retrait des brevets ou Condamnations » qui est la plus documentée pour filouterie, vagabondage, ivresse, désertions, vente d’effets.

A la fin du XVIIe siècle, des registres apparaissent également pour les navires.

Ayant le parcours de notre marin en notre possession, il suffit pour poursuivre nos recherches de se documenter sur les différents bateaux sur lesquels il a servi.

De nombreuses sources peuvent alors être utilisées. Internet étant la première. Le livre « RETROUVER UN ANCETRE MARIN » des éditions Archives & culture vous donne la méthode et les cordonnées des fonds d’archives.  


L comme … LILLE

Grand-place, Lille – Image par DEZALB de Pixabay

Mes parents (nés en 1938 et 1935) et trois de mes grands-parents (né entre 1899 et 1908) sont originaires de Lille, dans le Nord de la France.

Selon ma généalogie actuelle, le plus ancien ancêtre né à Lille est PIERRE JOSEPH SIX. Il est né à Esquermes plus exactement.  (il est l’arrière-grand-père de la grand-mère de mon grand-père HENRI SOETENS).  Le 23/03/1795, il épouse Julie DUQUESNE à Bondues. Jardinier de profession, Il est alors âgé de 27 ans et ses deux parents sont décédés. Julie a 23 ans, est née à Marcq en Baroeul et sa mère, veuve, est fermière journalière. Elle assiste au mariage. En 1855 Pierre SIX décède à l’âge 59 ans à Loos et il est toujours jardinier à Esquermes.

Selon le livre « le métier de nos ancêtres », le jardinier est chargé d’entretenir et de cultiver un ou plusieurs jardins, pour son compte personnel ou au service de quelqu’un.

Esquermes est alors un village très peu urbanisé de 1045 habitants pour l’année 1793 et de 1298 habitants en 1804. Au début du XIXe siècle, le village se développe pour passer à 3731 habitants en 1856. Début XXe, on remblaie les bras des petites rivières de son territoire. Quelques bâtiments industriels s’y installent comme la sucrerie BIGO-DANEL, les filatures THIRIEZ et DELEBART-MALLEZ. Ce qui entraine la création de rue ouvrières et de courées. Esquermes, ancienne commune du Nord a était intégrée à la commune de Lille en 1858.

LA DEULE- Rivière de 52 km, en majorité canalisée. Image par DEZALB de Pixabay

Selon l’histoire de la ville de Lille, le nom « Isla » est cité dans une chartre de 1066. La ville nait le long de la rivière « la Deûle » qui est située sur un axe de circulation important pour les grandes villes flamandes. La ville se développe autour du commerce. Lille est une ville marchande et portuaire. En 1214, Jeanne de Flandres devient veuve et gouverne seule le comté. Elle fonde un hôpital, édifice qui est devenu de nos jours un musée.

LE MUSEE | Le musée de l’hospice comtesse

Lille hospice comtesse – vue arrière/wikipedia

En 1453, Philippe de Bourgogne fonde le palais Rihour. Actuellement, ce bâtiment héberge l’office de tourisme.

Vers les années 1600, le comté de Flandres est rattaché aux Pays-Bas espagnols. Lille connait une période de prospérité : le siècle d’or. Des réaménagements et des agrandissements de la ville sont effectués. Le palais de la bourse, dit de la vieille bourse aujourd’hui est construit.

Conquise par Louis XIV en 1667, un nouveau quartier royal avec des hôtels particuliers et des voies régulières est créé.  Vauban construit la citadelle. Toujours visible aujourd’hui, elle est entourée d’un grand parc, traversé par la Deûle,. C’est un lieu de promenade, de pique-nique, de visite au zoo, de footing, de pêche, de péniche-restaurant, de guinguette et autres activités apprécié des lillois.

Citadelle de Lille

Au XIX siècle, Lille devient une grande ville industrielle autour de la chimie, la métallurgie et bien sur le textile. Des quartiers comme Esquermes sont annexés et des nouvelles places sont aménagées. Des grands boulevards sont percés. La préfecture, les beaux-arts et les facultés sont bâties.

La capitale des Flandres, nom donné à Lille, qui se situe au croisé de trois grandes capitales d’Europe, est aussi une ville touristique et une ville d’art et d’histoire.  

Le XXe siècle, les bouleversements communs aux pays, sont vécus également à Lille. Les deux guerres mondiales, le déclin de l’industrie. Les années 1990 voient la mutation de la ville qui se tourne vers le secteur des services pour continuer son développement.  Le TGV arrive ainsi que l’Eurostar. Une grande zone d’activité se crée : EURALILLE.

Euralille

Sources documentaires : L’histoire de Lille Office de Tourisme de Lille / Esquermes — Wikipédia

Tours de Lille et gare Lille-Europe – Wikipedia

K comme …Kantwerkster

Dans un article précédent, (B comme Belgique) je parlais de mes aïeux de Bruges.

En recherchant les actes sur le site des archives belge (agatha.arch.be), rédigés en langue flamande selon les années, j’ai rencontré plusieurs fois le terme  « Kantwerkster » soit Dentellière selon « Microsoft translator ».

Du XVIe au XIXe siècle, Bruges était réputée pour son art de la Dentelle. Ce savoir-faire est traditionnellement transmis de mère en fille, puis enseigné dans les écoles spécialisées.

https://www.elegante-dentelle.com/blogs/blog-dentelle/dentelle-de-bruges

Avant le XIXe siècle, les ouvrages de dentelles se faisaient principalement à l’aide de fuseau que la dentellière posait sur un coussin devant elle. On lui commandait des pièces qu’elle fabriquait à son domicile. Ce métier s’exerçait surtout en Belgique, dans le Nord de la France, en Auvergne et en Savoie. Chaque ville revendiquait un modèle de dentelles.

Puis vient la mécanisation des dentelles avec les industries textiles.  Vers 1800-1810, un métier à filer automatique (nommé mule-jenny) est importé frauduleusement d’Angleterre à Anvers. Un nordiste, travaillant à Leeds (Antoine Scrive-Labbe) copie les plans d’un métier à filer le lin.

Parallèlement, dans les campagnes du Nord, on travaille toujours à domicile sur son métier à tisser l’hiver. Les pièces ainsi créées sont un complément de revenus pour celui qui travaille à la mine le matin et aux champs l’après-midi les mois d’été.  (de 1850 à 1914).

Les  grandes entreprises textiles du nord de la France ont employé principalement des femmes, comme MOTTE-BOSSUT  de 1843 à 1982 à Roubaix.

Aussi, je ne sais pas si le terme « KANTWERKSTER » désigne une dentellière travaillant de façon artisanale ou convient également pour désigner une employée du textile.  

Différents musées témoignent de l’histoire de la dentelle et son importance au fil du temps : .

Caudry (NORD) : Musée de la Dentelle de Caudry – Expositions de dentelles et de broderies au musée de Caudry, pôle dentellier français dans le Nord

Brioude (HAUTE-LOIRE) : Hôtel de la Dentelle

Calais (PAS DE CALAIS) : Les origines de la dentelle à Calais

De nos jours, la dentelle de Caudry est fabriquée pour la corsetterie/lingerie et pour la Haute-Couture., comme pour la robe de mariée de Kate Middleton.

La dentelle de Calais-Caudry ®

Bruges :

Place des Dentelières à Bruges – https://www.visitbruges.be/

J comme… JOURNALIER

Les métiers de ma généalogie-HEREDIS

Journalier est le métier que je retrouve le plus dans ma généalogie. On appelé ainsi les ouvriers qui louent leur bras à la journée (synonyme : manouvrier, brassier, homme de peine…). C’est un métier que l’on peut retrouver en ville comme en campagne et est signe de précarité et de pauvreté. Il pouvait s’exercer dans différents secteurs d’activité : transport, artisanat, bâtiment, industrie. Les femmes étaient désignées ainsi également dans les métiers de nourrices, de filatures de laine, de lessive.  En campagne, souvent le journalier exerçait un métier à domicile (artisan, fileur, colporteur ou paysan) et complétait ses revenus en louant ses services dans les fermes environnantes.

Les luttes sociales du XX è siècle ont fait disparaitre peu à peu ce terme. A noter que de nos jours, ce terme peut définir toutes personnes qui travaillent à la tâche, comme les « travailleurs du clic » ou un indépendant qui loue ses services. (source : Wikipédia).

Il est possible de retrouver ses métiers dans les collections de cartes postales anciennes. On peut organiser une sortie également en visitant un éco-musée,  retraçant la vie d’autrefois.

I Comme… Illustrations

Comment illustrer sa généalogie, son blog ou son livre familial ? Un texte c’est bien mais quelques visuels rendent plus léger un long document. On peut ainsi utiliser :

  • Des photos
    Mon grand-père Alfred VERLINDE

    Quel plaisir d’associer la photographie d’un ancêtre à sa biographie ! Que ce soit sur sa fiche, comme sur un logiciel de généalogie (qui sera de ce fait, reprise dans l’arbre), ou sous forme d’article comme sur un blog ou encore un livre, les photos sont toujours chargées d’émotion. Mais selon les époques, nous ne sommes pas toujours en possession de ces portraits. Ou pire, nous avons d’une part des photos et d’autres part la fiche d’un ancêtre sans pouvoir faire de rapprochement.On peut aussi prendre des photos des lieux de vie de nos ancêtres. Sinon, grâce à Internet, on peut trouver une photo, un tableau ou dessin des lieux cités dans les actes. Souvent, des cartes postales anciennes sont proposées sur les sites des archives départementales.

    • Des plans ou cartes géographiques

    Généralement, les logiciels de généalogie reportent sur une carte les lieux des événements familiaux. Il est possible également des créer ses propres cartes géographiques via Internet. Le cadastre, disponible aux Archives Départementales,  peut fournir également des plans.

    ma généalogie/HEREDIS

    • Des graphiques

    Il est possible d’effectuer des statistiques issues de notre généalogie et de représenter le résultat sur un graphique.  Représenter la vie d’un ancêtre par une ligne de vie (ou chronologie) est un moyen attractif et qui peut mettre en corrélation certains événements familiaux et historiques.

    • Des actes ou un extrait

    Chaque événement devant être sourcés, on peut enrichir notre texte d’un extrait de l’acte de naissance ou de mariage. Au hasard de nos recherches, on peut trouver une belle écriture, avec pleins et déliés, voire des lettrines par celui qui a tenu le registre des années, voire des siècles plus tôt. A l’inverse, une écriture illisible , bien particulière peut bien nous donner du soucis pour la déchiffrer.

    Ernest SOETENS
    • Une signature

    Quel plaisir de voir la signature de notre grand-père ou arrière-grand-mère sur l’un des actes. Il peut également s’agir d’une simple marque pour parapher les documents.

    En conclusion, le visuel est important pour attirer l’attention et enrichir agréablement notre propos.

    H comme…Histoire familiale

    En généalogie, quant on recherche nos ancêtres, on collecte des noms, prénoms, métiers, dates et lieux. Pour certains d’entre eux, on liste uniquement les événements principaux : Naissance, mariage, composition de la famille et décès. Il en est ainsi pour la plupart de mes aïeux qui ont exercés le métier de journalier et n’avaient aucun bien apparemment. Une vie simple.

    Puis, pour certains, on retrouve plus d’informations. Sur la fiche matricule, on détaille les campagnes militaires. Sur un acte de mariage, on précise l’existence d’un contrat de mariage. On remarque qu’une famille a changé de région. Les recensements nous précisent l’employeur. On constate un plus grand nombre de décès sur une même période. Ainsi, nous avons des nouvelles pistes pour continuer nos recherches sur leurs parcours de vie.   A quelle opération militaire, voire conflit a pu participer notre militaire ? Quelle est l’histoire de son bataillon ? Puis-je trouver aux archives les contrats signés chez le notaire ? Les aléas climatiques ou économiques ont-ils poussé le chef de famille à partir et changer de métier ? Quelle est la notoriété de cet entreprise ou commerce ?  Quelles sont les épidémies à cette époque ? En cherchant à répondre à ses questions, on complète la chronologie de notre aïeul. En travaillant en parallèle sur les grands événements historiques, on peut ainsi écrire notre histoire familiale et la partager avec les membres de notre famille. Après tout, qui a écrit l’Histoire (et la nôtre) à part nos ancêtres ?