B comme…Belgique, berceau de mes aïeux

Source : Pixabay

Je suis de la région Lilloise, mes parents et mes 3 grands-parents aussi. Seule, ma grand-mère paternelle est originaire de Normandie. A la 4è et 5è générations, côté maternel, mes ancêtres sont majoritairement de Bruges. Quelques-uns sont nés du coté de Dunkerque mais il s’agit toujours des Flandres. Au grès des conflits, la frontière séparant La France de la Belgique a connu des variations. Aussi, les flamands de chaque côté de la frontière actuelle ont une histoire commune.   

Bruges étant à 80km de Lille, il faut compter aujourd’hui une petite heure de trajet en voiture. Mais pour nos aïeux, cela devait être bien plus compliqué pour s’y rendre et pour quelles raisons ont-ils quitter leur pays ? pourquoi ont-ils quitter leur ville pour aller vivre dans un petit logement en pleine ville ?

Lille, Image par jo vanel de Pixabay

Pour tenter de répondre à ces questions, je me suis basée sur la méthode décrite dans le livre « les migrations de nos ancêtres », Thierry SABOT, collection Contexte aux éditions Thisa.

Il s’agit dans un premier temps de choisir le couple initial, objet de votre étude, soit le couple sédentaire qui précède la génération de migrants. Puis d’étudier les lieux, les liens sociaux, les métiers de ce couple, de leurs descendants et des témoins cités dans les actes.  Ensuite, il faut trouver l’élément déclencheur du départ. Et enfin, étudier la migration elle-même. Est-elle définitive ? qui est concerné par ce départ ? quelles sont les conditions de vie à l’arrivée de ces migrants ?

Ce que je constate à ce jour c’est que pour cinq des familles, natives de Belgique, leur venue à Lille s’est faite vers 1865.

Ils ne sont pas les premiers travailleurs belges à venir s’installer dans le département du Nord. Les industries textiles, ferroviaires, agroalimentaires, mécaniques et les mines ont besoin de main d’œuvre. Leurs dirigeants et les notables recrutent du personnel comme des chauffeurs et des domestiques. En 1885, 320 0000 belges travaillent dans le nord auquel il convient d’ajouter 50 0000 saisonniers. Les ouvriers belges sont une main d’œuvre à moindre coût et réputée docile.

 Par ailleurs, la population belge a doublé entre 1830 et 1914 passant de 3,80 millions à 7,5 millions. Le salaire en France est de 20 % plus élevé qu’en Belgique Aussi, les Belges viennent régulièrement en France travailler, quelquefois 6 mois sur douze. Certains d’entre eux se sont installés en France définitivement.

A partir des années 1850, des particuliers investissent leurs économies dans des logements à Lille. Disposés en courée, ils sont constitués d’une seule pièce au rez de chaussée, d’une seconde à l’étage. Les latrines et un point d’eau sont communs à la courée.  

Les ouvriers s’y installent. Généralement, les Belges se regroupent dans le même quartier ou courée. Ils doivent apprendre deux langues : le français enseigné à leurs enfants à l’école, symbole d’une avancée sociale et le patois, qui s’exprime dans la rue et au travail.  Pour cette communauté, vers 1863, le clergé flamand apporte un secours matériel et spirituel.

Les Belges et les nordistes partagent le même quotidien : pour les repas, la pomme de terre et le pain bis, et la bière. Les estaminets avec leur jeu de boules flamandes, le tir à l’arc, l’accordéon, les combats de coqs et la colombophilie sont appréciés.

Les points communs en architecture de Lille et Bruges sont nombreux : une grand place, une gare, un beffroi, un canal….   

Brugges Image par meineresterampe de Pixabay

Dès 1842, une ligne de chemin de fer est ouverte entre Roubaix et Mouscron, ville frontalière situé à 9km, puis la ville de Tournai (37km de Roubaix).En 1848, la ligne Paris-Bruxelles avec un arrêt pour la nuit à Lille, est inaugurée.. C’est sans doute par la voie ferrée que mes aïeux traversent la frontière. Comme il sont journaliers, le coût du trajet doit être important.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *